Chaoul et les Binyaminites

Par Rav Yéhiel Brand

Question :

Bonjour Rav,

Dans Chmouel I 20, 30, le roi Chaoul se met en colère contre son fils Yéhonathan et le traite de “fils de l’errante dans la rébellion !” (traduction littérale).

Rachi sur place explique que, lorsque les Binyaminites ont enlevé les jeunes filles de Chilo qui étaient sorties danser dans les vignes (Choftim 21, 21), Chaoul qui était parmi eux, timide, n’a pu se résoudre à en prendre une. A’hino’am est alors venue d’elle-même et c’est elle qui eut l’audace de le rechercher.

Cependant, d’après Rachi (sur Choftim 17, 1), l’histoire de la concubine de Guiva, qui sera l’origine de l’histoire des Binyaminites dans les vignes, se situe au début de la période des Juges, à l’époque de Otniel ben Kénaz.

Or, Otniel ben Kénaz est mort en 2556, et Chaoul fut oint roi d’Israël en 2881. Soit 325 ans plus tard !

Ainsi, comment Chaoul a-t-il pu faire partie de ce groupe de Binyaminites ayant vécu trois siècles plus tôt ?

Merci de vos éclaircissements.

Réponse du Rav :

Bonjour,

Le fête des jeunes filles à Chilo et les mariages qui ont découlées (Ta’anit 26b et 31a) étaient en vigueur pendant des siècles. Ainsi, l’interdiction pour les parents de marier les filles aux gens de la tribu de Binyamin était probablement en vigueur pendant des siècles, et encore à l’époque du mariage du roi Saul.

Après le massacre de la tribu de Binyamin, ne restèrent de cette tribu que 600 jeunes gens (Choftim 20, 47), mais à l’époque de Saul et David, ils comptaient déjà 59 434 soldats (Chroniques I 7, 6-11). Ce repeuplement a été possible, en premier lieu, grâce aux mariages entre les hommes et les femmes de la tribu de Binyamin. Celui qui désirait se marier avec une fille d’une autre tribu se proposait aux filles de Chilo directement, sans l’intermédiaire des parents, et Saul était aussi dans ce cas. A cause de sa timidité, c’est sa future femme qui lui a fait la proposition de mariage. La coutume fut ainsi, jusqu’au moment où les Sages ont trouvé dans le texte une permission d’organiser le mariage avec Binyamin comme avec tous les juifs.

Le Talmud Babli (Ta’anit 30b) rapporte qu’ils ont déduit la permission du mot “Miménou”, et le Talmud Yérouchalmi (fin Ta’anit) ajoute la Dracha du verset “Kéhal Goyim”. Il se peut que ce soit le tribunal de Samuel qui l’ait permis.

Kol Touv.

 

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