Home Questions/Réponses Rav BrandExplications de la Torah Qui sont les non juifs qui participèrent à la construction du Beth Hamikdach ?

Qui sont les non juifs qui participèrent à la construction du Beth Hamikdach ?

Par Rav Yéhiel Brand

Réponse du Rav :

Shlomo engagea trois catégories de gens, afin de mener à bien l’édification du Beth-Hamikdach: des non-juifs, des guérim gérourim (des convertis rattachés) et des juifs. Les non-juifs étaient des bûcherons libanais, du pays des Cèdres, spécialistes du métier inégalables. Salomon les louait chez son ami Hiram, le roi de Tzour (Tyr), capitale du Liban, qui était aussi un grand ami de son père David. En contrepartie, Salomon lui envoyait de grosses quantités de nourriture. Les bûcherons venaient de la deuxième ville du pays, Sidon. En plus, Shlomo engagea 80 000 hommes pour tailler des pierres, 70 000 hommes pour le transport des pierres et des poutres, et 3600 surveillants ; tous étaient des guérim gérourim. On les appelle convertis rattachés aux juifs, car à l’époque de David et de Shlomo, le grand Tribunal s’opposait à la conversion, de crainte que la conversion soit faite (à l’époque de David) par peur des juifs, ou à l’époque de Shlomo) par intérêts pour la condition juive. Les 150 000 hommes cités se rattachèrent aux juifs suite à l’épisode, où le roi Shaoul, soupçonnant les Cohanim de Nov de collaborer avec David, commanda de les supprimer (Chmouel, 1, 22). Or le peuple des Giv’onim travaillait pour le Michkan. Pour plus de précision, lorsque les juifs entrèrent en Eretz-Israël, les Giv’onim vinrent chez eux et se convertirent, Yéhochouah leur octroya alors la tâche de couper le bois et d’apporter de l’eau pour le Michkan (Josué, 9). Lorsque Shaoul liquida le Michkan de Nov, un malheur frappa les Giv’onim; sept de leurs hommes perdirent la vie, et le reste du peuple son gagne-pain. Ils ne pardonnèrent pas à Shaoul ce crime, et Hachem punissait le peuple juif avec une famine durant trois ans. Pour obtenir le pardon des Givonim, Hachem  demanda à David de mettre à mort sept membres de la famille de Shaoul (Samuel, 21). Par admiration au respect du peuple juif à l’égard des étrangers, beaucoup des non-juifs cherchèrent à se convertirent, et ils devinrent ces 153 600 convertis accrochés. Shlomo les engagea pour la construction du Temple (Yébamot, 79).

Ce n’est pas la première fois que des non-juifs se rattachèrent au peuple juif, et qui furent désigné pour le travail du Michkan. Dans la plaine du Jourdain, avant que le peuple juif n’entre en Eretz Israël, Moché les réunir et les fit jurer fidélité à la Thora : « Vous vous présentez aujourd’hui devant Hachem, vous tous, vos chefs de tribus, vos anciens, vos officiers, tous les hommes d’Israël, vos enfants, vos femmes, et le converti qui est au milieu de ton camp, depuis celui qui coupe ton bois jusqu’à celui qui puise ton eau », (Dévarim, 29, 9-10). « Celui qui coupe ton bois et celui qui puise ton eau » n’est ni juif ni converti, car ceux-ci sont cités dans le verset. Il s’agit des cananéens, qui vinrent chez Moché et s’accrochèrent aux juifs, sans obtenir un statut de véritable convertis. Moché leur attribua la tâche de couper le bois et de puiser de l’eau pour le Michkan (Rachi, Dévarim, 29, 10).

Nous déduisons un principe : les convertis accrochés, de l’époque de Moché, de Yéhochouah et de David, contribuèrent à la construction du Michkan et du Bet-Hamikdach. Hachem les dota de la force afin qu’ils participent à l’entretient du Michkan, et de savoir-faire afin qu’ils participent à la construction du Bet-Hamikdach. Le fait que la maison de Hachem se trouve chez les juifs, rendait sans doute beaucoup de peuples jaloux, jusqu’à vouloir le détruire. Mais il est dans la nature de l’homme de ne pas jalouser une œuvre à laquelle il a lui-même participé ; c’est dans ce but que Hachem fit participer les convertis. Au moment du retour des juifs sur leur terre, les non-juifs la construiront pour les juifs, comme l’avait annoncé le prophète: « et les fils des étrangers construiront tes murs », (Isaïe, 60, 10) ; nous vivons de nos jours la réalisation de cette prophétie. Bien que Salomon posséda toutes les sciences, mais pour tailler les énormes pierres, pour couper les énormes cèdres au Liban et pour les transporter, il faut plutôt des muscles que de la sagesse. Lorsque Salomon sollicita de Hachem la science, il l’a demanda afin de juger Son peuple avec intégrité ; c’est d’ailleurs pour cette raison-là que Hachem la lui accorda.

Shlomo envoya aussi 10 000 juifs pour superviser les travaux au Liban (Rois, 1, 5, 28), et à Jérusalem, il engagea des artisans juifs que David avait formés (Chronique, 2, 2, 13). Le maître artisan était un juif provenant de Tyr ; sa mère était de la tribu de Dan, comme le fut jadis Ohaliav, le compagnon de Betzalel, constructeur du Michkan dans le désert. Le détail de ces constructeurs est mentionné à deux reprises dans le Tanakh. Voici ce que dit une première fois le livre des Rois et une seconde fois dans celui des Chroniques : « Hiram, roi de Tyr, envoya ses serviteurs vers Shlomo, car il apprit qu’on l’avait oint pour roi à la place de son père, et il avait aimé David depuis toujours. Shlomo fit dire à Hiram : Ordonne maintenant que l’on coupe pour moi des cèdres du Liban. Mes serviteurs seront avec les tiens, et je te paierai le salaire de tes serviteurs tel que tu l’auras fixé; car tu sais qu’il n’y a personne parmi nous qui s’entende à couper les bois comme les Sidoniens. Lorsqu’il entendit les paroles de Shlomo, Hiram ressenti une joie intense, et il dit: Béni soit aujourd’hui Hachem. Hachem donna de la sagesse à Shlomo, comme il le lui avait promis, et la paix régna entre Hiram et Shlomo, et ils firent alliance ensemble. Salomon avait encore soixante-dix mille hommes qui portaient des fardeaux et quatre-vingt mille qui taillaient les pierres dans la montagne, sans compter les chefs, au nombre de trois mille trois cents, préposés par Shlomo sur les travaux et chargés de surveiller les ouvriers. Les ouvriers de Shlomo, ceux de Hiram, et les Guibliens, les taillèrent, et ils préparèrent les bois et les pierres pour bâtir la maison », (Rois, 1, 5).

Voici à présent ce que dit le texte dans les Chroniques : « Shlomo compta soixante-dix mille hommes pour porter les fardeaux, quatre-vingt mille pour tailler les pierres dans la montagne, et trois mille six cents pour les surveiller. Shlomo envoya dire à Houram, roi de Tyr: Fais pour moi comme tu as fait pour David, mon père, à qui tu as envoyé des cèdres afin qu’il se bâtît une résidence. Envoie-moi donc un homme adroit pour les ouvrages en or, en argent, en airain et en fer, en étoffes teintes en pourpre, en cramoisi et en bleu, et connaissant la sculpture, afin qu’il travaille avec les hommes adroits habiles qui sont auprès de moi en Juda et à Jérusalem et que David, mon père, a choisis. Envoie-moi aussi du Liban des bois de cèdre, de cyprès et de santal; car je sais que tes serviteurs s’entendent à couper les bois du Liban. Houram, roi de Tyr, répondit dans une lettre qu’il envoya à Shlomo. Je t’envoie donc un homme adroit et intelligent pour Houram mon père, fils d’une femme (juive) d’entre les filles de Dan, et d’un père (juif qui habite à) Tyr. Il est habile pour les ouvrages en or, en argent, en airain et en fer, en pierre et en bois, en étoffes teintes en pourpre et en bleu, en étoffes de byssus et de carmin, et pour toute espèce de sculptures et d’objets d’art qu’on lui donne à exécuter. Et nous, nous couperons des bois du Liban autant que tu en auras besoin; nous te les expédierons par mer en radeaux jusqu’à Jaffa, et tu les feras monter à Jérusalem. Salomon compta tous les guérim (convertis) étrangers qui se trouvaient dans le pays d’Israël, et dont le dénombrement avait été fait par David, son père. On en trouva cent cinquante-trois mille six cents. Et il en prit soixante-dix mille pour porter les fardeaux, quatre-vingt mille pour tailler les pierres dans la montagne, et trois mille six cents pour surveiller et faire travailler le peuple », (Chronique, 2, 2). Ce fameux artisan juif résida à Tyr, car les libanais étaient en effet des grands artisans en construction, comme témoigne le prophète Yehezquel (26-28).

Tout ceci concerne les travaux pour la construction et de l’entretien. Mais concernant les dons, Moché refusait les dons pour le Michkan venant du Erev-Rav, ces peuplades qui sortirent d’Egypte avec eux, qui incitèrent d’ailleurs le peuple juif pour le péché du veau d’or. Pour la construction du deuxième Temple, les prophètes et les sages refusèrent les dons des samaritains, ces convertis qui s’accrochaient au peuple juif (Ezra, 4, 3). Ils n’ont pas voulu que ces convertis considèrent que le Temple leur appartienne, et par conséquence, se mêlent du service divin que l’on y accompli.

Concernant Hiram, le roi du Liban, le texte rapporte qu’il fut un ami de David. Combattant les peuples qui l’entourent, David était fort heureux de trouver en Hiram un allié stratégique. Mais le texte précise : « Hiram fut un ami de David de tout temps ». L’expression de tout temps décrit une amitié depuis plus que sept siècles ! En fait, après la vente de Joseph, Yéhouda quitta ses frères : « Yéhouda descendait de ses frères, jusqu’à Adoulam, où il s’orienta vers un homme au nom de Hira. Il vit là-bas la fille d’un homme du nom de Chouah, et se maria avec elle…  », (Beréchit, 38, 1-2). La Thora rapporte que Yéhouda conçut avec cette femme des enfants, qui devinrent les ancêtres des rois David et Shlomo. Ce sujet est important, mais l’orientation de Yéhouda vers Hira reste énigmatique. Le Midrach (idem) explique qu’il nouait cette amitié, afin de préparer celle qu’éprouverait le roi Hiram pour David. Hira fut sans doute l’ancêtre du roi Hiram, d’où son nom. Enfin, Yehouda ne s’occupa pas seulement de fonder sa lignée royale, mais aussi de la construction du Bet-Hamikdach, pour laquelle était nécessaire le concours de Hira.

Yacob pour sa part prévoyait aussi le concours de Hiram. Lorsqu’il bénit ses fils, il dit : « Zeboulon habite au bord de la mer, au bord pour (voyager avec) des bateaux, et s’étend jusqu’à Sidon », (Beréchit, 49, 13). C’est la seule ville citée dans les bénédictions, qui en plus ne se situe pas en Eretz-Israël. En fait, Moché fit une allusion aux juifs d’entretenir des rapports amicaux avec les empereurs et la population sidonnienne, afin de les faire participer activement à la construction du Bet Hamikdach. Les populations de Sidon et de tzour aidèrent aussi pour la construction du 2ème Beth-Hamidach, (Ezra, 3, 7).

 

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